Pourquoi travaille-t-on? Certains répondront : pour gagner leur vie, payer les comptes… d’autres diront plutôt qu’ils veulent donner un sens à leur vie, se sentir utiles, être sur leur « X », se rallier à une cause, une mission, etc. Cependant, la quasi-totalité des gens seront en accord pour dire qu’ils travaillent tous pour atteindre cette indépendance financière, celle qui fait qu’ils n’auront plus besoin de travailler. S’ils continuent de travailler, ce n’est pas qu’ils en ont besoin, mais plutôt par plaisir dans leur travail. Pour la plupart, l’indépendance financière est synonyme de retraite et coïncide avec la phase de décaissement des sommes qu’ils ont travaillé dur pour épargner. 

Dans ce petit guide, nous vous présenterons des pistes de solutions, afin d’assurer un processus de décaissement avec aisance.  Précision : cet exercice devrait être réussi sans trop d’embûches grâce aux services d’un planificateur financier qualifié. Si vous tentez l’expérience seul à la maison avec l’aide de Chat GPT, l’expression « avec aisance » risque de plutôt se transformer en « compliqué » ????   

 Qu’est-ce que le décaissement?  

Le décaissement est le moment où, dans votre cycle financier, les phases d’accumulation et consolidation sont terminées. En d’autres mots; on arrête d’amasser des sommes d’argent, pour ensuite vivre des fruits de vos efforts. Le décaissement, c’est convertir vos actifs en revenus de retraite. Comme on ne décaisse évidemment pas tout d’un coup, il est important d’optimiser l’ordre et le rythme auquel chaque véhicule de placement ou actif financier sera liquidé.   

 Comment faire pour optimiser ma stratégie de décaissement pour la retraite?  

Le décaissement doit tout de même être réfléchi durant la phase d’accumulation. 

Les point suivants sont un rappel de notre article précédent :

  1. Identifier toutes vos sources de revenus à la retraite 
  2. Déterminer votre coût de vie actuel et celui désiré à la retraite. 
  3. Identifier quelle est votre capacité d’épargne actuelle et jusqu’à la retraite 
  4. Quantifier l’écart qui vous sépare de votre objectif de retraite  
    Durant cette étape de la planification de retraite, il est important d’être conservateur dans vos hypothèses de rendements projetés. Voir le lien ici pour un article sur les hypothèses recommandées pour l’Institut québécois de planification financière (IQPF)  

Faire un plan de retraite

Mettre en place les stratégies d’épargne appropriées, selon les véhicules qui optimisent le plan d’accumulation et de décaissement de la famille. Il est essentiel de ne pas attendre à la dernière minute, et d’être réaliste au sujet de la capacité d’épargne actuelle qui sera mise de l’avant dans le plan d’épargne. 

Effectuer des suivis et ajustements au plan de retraite – S’assurer que les échéanciers sont respectés

  • + de 15 ans avant la retraite, le suivi de l’évolution du plan-retraite ne devrait pas excéder 36 mois.  
  • – de 15 ans de la retraite, un suivi annuel devrait être effectué au minimum.  

Il est important de mettre à jour sa planification de retraite à intervalles réguliers. Lors d’un changement majeur à votre situation financière, il est primordial de faire une mise à jour. Avoir un nouveau conjoint, avoir des enfants, changer de résidence ou changer d’emploi sont des exemples de changements qui préconisent une mise à jour.    

Trucs, astuces et questions à se poser, pour ne pas en manquer

Comment s’assurer que j’aurais assez de fonds, toute ma vie durant? Il s’agit d’une des préoccupations les plus courantes lorsque nous arrivons à la retraite. Les gens craignent de manquer d’argent pour leurs vieux jours. Plusieurs études ont même prouvé que ce stress poussait plusieurs personnes à rester sur le marché du travail plus longtemps, par crainte de manquer de fonds. Nous vous offrons ici des pistes de solutions afin de réduire ce stress.  

Trucs pour contrer le risque de longévité

a) À quel âge demander mes rentes gouvernementales, soit la “RRQ” et la “PSV”?

La rente viagère est la solution la plus efficace pour contrer le risque de longévité, car les paiements se poursuivent jusqu’au décès du rentier. Comme les rentes gouvernementales (RRQ et PSV) sont des rentes viagères (indexées en plus! Ce qui est de plus en plus rare sur le marché des rentes), envisager le report des rentes est une bonne piste pour contrer ce risque de survivre à notre argent. En reportant vos rentes jusqu’à 70 ans, vous pourriez augmenter votre RRQ de 42% et votre PSV de 36%  
 
Cependant, comme chaque plan de décaissement est unique, il faut tenir compte de plusieurs variables pour faire le bon choix quant à l’âge idéal pour demander la “RRQ” et la “PSV”. 
 
b) À quel âge convertir le REER en FERR et quelles sont mes options?

  • La règle de 71 ans. Il faut savoir que le gouvernement nous oblige à commencer nos REER un jour. Ces sommes REER ne peuvent rester à l’abri de l’impôt pour toujours. À 71 ans, a plus tard le REER doit être converti en FERR, un véhicule de décaissement qui oblige un retrait minimum.  
  • Avez-vous pensé à convertir votre REER en FERR selon l’âge du conjoint? Il faut savoir que le pourcentage obligatoire de retrait minimum FERR grandit avec l’âge. Il peut être donc une bonne astuce, dans certains cas, de choisir l’âge du conjoint lors de la conversion FERR, afin de ne pas être obligé de faire d’aussi gros retrait.  
  • Différer l’impôt le plus longtemps possible est souvent la meilleure option. 
  • Sans nécessairement convertir vers le FERR, faire des retraits ponctuels REER peut être pertinent si les revenus imposables sont sous le seuil d’imposition ou plutôt adossé avec une stratégie de revenus non-imposable et de report des rentes RRQ et PSV 
  • Outre la conversion en FERR, une alternative possible est de convertir le REER en rente. 

c) Rente viagère assurée ou rentes viagère réversible ou rente certaine avec garantie? 

Plusieurs options de rentes s’offrent au public. Comment faire pour démêler tout ça et comparer les options entre elles? Ici, Chat GPT risque de vous être de peu d’utilité. Comme le choix d’une rente viagère est irréversible, l’aide d’un planificateur financier sera plus que bienvenue pour vous expliquer les pour et les contre de chacune des options, mais aussi vous aider à les comparer entre elles et vous aider à faire un choix éclairé. 

Réduire l’impôt pour augmenter les revenus nets 

Les revenus de retraite pour la plupart sont tous imposables. De plus, si vous atteignez un revenu imposable trop élevé à la retraite, certaines prestations gouvernementales seront amputées, en plus de voir votre taux moyen d’impôt grimpé. Un bon plan de décaissement devrait prendre en compte des multiples facettes de la fiscalité québécoise, afin de réduire le fardeau fiscal de la famille à la retraite, et ainsi donner accès à des prestations visant les retraités basés sur le revenu. 

Voici quelques éléments à prendre en considération pour réduire l’impôt durant le décaissement : 

a) Éviter la récupération de la PSV devrait être l’une des stratégies prioritaires d’un plan de décaissement. Une publication sur le sujet sera publiée sur nos médias sociaux prochainement.

b) Le fractionnement de revenu devrait être envisagé pour réduire l’impôt au sein de la majorité des couples retraités du Québec. Un article complet sur le sujet sera publié sur nos médias sociaux prochainement.

c) Avoir une stratégie de revenu non imposable à la retraite, tel le CELI, l’hypothèque inversée, l’assurance-retraite, pour diminuer le taux d’impôt moyen qui sera payable lors du décaissement. Ces types de stratégies bénéficient grandement d’être élaborées 15 à 20 ans avant la retraite. 

Votre planificateur financier sera votre meilleur atout, afin que toutes les variables qui vous rendent unique soient considérées dans un plan stratégique d’accumulation, puis de décaissement.   

À RETENIR

N.B. Si la stratégie de décaissement est planifiée plusieurs années avant la retraite, elle aura de meilleures chances d’être optimisée par votre planificateur financier.  

  1. Exemple : un particulier qui planifie sa retraite à 42 ans a plus de temps pour corriger le tir que quelqu’un de 56 ans, si son plan de retraite n’est pas adéquat.  
  2. Exemple : la démobilisation d’un compte de retraite immobilisé (CRI) vers un REER est avantageuse, mais doit commencer dès 55 ans.  

N.B.2. Chaque stratégie est unique, comme chaque individu l’est. Il n’existe pas de plan de décaissement « prêt-à-porter ».    
Exemple :  pour un même individu, la stratégie de décaissement peut varier considérablement simplement s’il est célibataire ou en couple, avec ou sans enfants, salarié ou entrepreneur. 
Il est donc très important de réviser son plan si un changement majeur se produit dans notre vie. 

N.B. 3. Certains individus n’auront pas besoin de décaisser tous leurs actifs pour vivre une retraite confortable. On parle alors plutôt d’optimisation successorale, en plus d’optimiser le décaissement. L’optimisation successorale fera le sujet de l’un de nos prochains articles.   

Pour en savoir davantage sur comment créer votre stratégie de décaissement ou pour obtenir le soutien financier dont vous avez besoin, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec l’un de nos conseillers.