Le REER du conjoint (Régime enregistré d’épargne-retraite du conjoint) est un outil financier qui offre aux couples une opportunité de planification fiscale intelligente pour la retraite. Dans cet article, nous explorerons les bases de ce compte, son fonctionnement, les critères d’admissibilité, ainsi que ses avantages et inconvénients. 

Fonctionnement du REER du conjoint  

Le REER du conjoint est une stratégie qui fonctionne bien lorsqu’il y a un écart quant au revenu, ainsi que des actifs à la retraite. Le conjoint avec le moins d’actifs aura un moins gros taux d’imposition à la retraite, et il s’agit d’une façon de fractionner le revenu imposable du couple a la retraite.  

  • Étape 1 : conjoint A (plus haut revenu imposable) cotise dans le REER du conjoint B (plus faible revenu imposable estimé à la retraite) 
  • Étape 2 : conjoint A reçoit la déduction d’impôt lors de la cotisation 
  • Étape 3 : conjoint B s’impose sur les retraits, à la retraite 

Les cotisations sont effectuées par le conjoint ayant un revenu supérieur, offrant ainsi une déduction fiscale pour la personne qui contribue à un REER, tout en permettant au conjoint ayant un revenu inférieur de disposer d’une source de revenu de retraite. 

Méthodes de transfert 

Le transfert vers le REER du conjoint peut se faire de différentes manières. L’une des méthodes courantes est le don de fonds par le conjoint ayant un revenu plus élevé. Dans le cadre de cette méthode, le conjoint contribue au REER de son partenaire en utilisant ses propres fonds. Cette contribution peut être déduite de son propre revenu imposable, réduisant ainsi sa charge fiscale. Il est important de mentionner que le conjoint A doit avoir des cotisations REER inutilisées (espace de cotisation) afin de pouvoir utiliser cette stratégie. Cela permet aux couples de collaborer pour bâtir un avenir financier solide à deux. 

Avantages du REER du conjoint  

  • Optimisation fiscale: le REER du conjoint permet au conjoint ayant un revenu plus élevé de réduire sa charge fiscale en effectuant des cotisations au REER de son conjoint, offrant ainsi des avantages fiscaux importants pour le couple. 
  • Augmentation de l’épargne de retraite: en contribuant au REER du conjoint, le conjoint au revenu plus faible peut accumuler des fonds de retraite supplémentaires, améliorant ainsi sa sécurité financière à la retraite. 
  • Flexibilité financière: les cotisations au REER du conjoint offrent une flexibilité financière pour les couples, car elles peuvent être ajustées en fonction des besoins et des objectifs de retraite de chaque conjoint, tout en profitant des avantages fiscaux offerts. 

Inconvénients du REER du conjoint  

  • Plafonds de cotisation limités : les cotisations au REER du conjoint sont soumises au même plafond de cotisation REER du conjoint au plus haut revenu (A) qui fait la cotisation.  
  • Pénalités fiscales pour les retraits anticipés : les retraits anticipés du REER du conjoint sont soumis aux mêmes règles fiscales que les REER classiques, ce qui signifie que des pénalités fiscales peuvent s’appliquer si des fonds sont retirés avant la retraite. Aussi, si les fonds sont retirés dans les premières années fiscales (3 X 31 décembre), le conjoint donneur se verra imposer l’impôt du retrait. 
  • REER comme actif du patrimoine familial : comme le REER contient des sommes qui entrent dans le partage du patrimoine familial en cas de divorce, cette stratégie du REER du conjoint est davantage recommandable pour des couples mariés, comme les conjoints de fait ne sont pas soumis au partage du patrimoine en cas de séparation du couple. 
  • Besoin de coordination financière : la gestion du REER du conjoint nécessite une coordination financière entre les deux conjoints, y compris la planification des cotisations et des retraits, c’est ainsi que nous pouvons vous aider avec cette planification financière 

Exemple concret 

Prenons l’exemple d’un couple marié, André et Muriel. Muriel a un revenu plus élevé qu’André et à la retraite elle aura à un versement de rente de son régime de retraite le RREGOP et André n’a pas de régime de retraite de son employeur. En contribuant au REER de son conjoint, Muriel peut réduire sa charge fiscale et aider André à constituer un fonds de retraite. Lors du décaissement, le revenu tiré du REER du conjoint d’André va être imposé à un taux inférieur comme celui-ci n’a pas de régime de retraite. Dans leur cas, il s’agit d’une planification judicieuse qui va réduire la charge fiscale du couple.

Pour toute question sur votre situation financière, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec l’un de nos conseillers qui pourront vous aider.